Open Data et agenda politique


J’ai eu la chance de discuter avec des élus de la région PACA ce week-end, et d’évoquer avec eux l’intérêt que je porte au sujet de l’Open Data. En deux mots, ouvrir les données consiste à rendre disponible à la foule des gisements d’informations jusque là accessibles aux seules administrations : lieux de tournage, tonnes de déchets collectés par quartier, investissements urbains, crimes, … Jetez un oeil sur le site de la ville de San Francisco pour mieux en comprendre les possibilités.

Que faire de tels gisements ? Mettre à disposition des données suscite invariablement l’intérêt des personnes les plus concernées par le sujet, et qui vont s’empresser de les commenter, de les mettre en forme, voire même de créer des applications avec. Voyez cet excellent exemple à Washinghton DC : amis élus, ce système n’a rien coûté à la ville …. (notez aussi l’absence de tabous de nos voisins outre-atlantique vis à vis des données ethniques ).

A ce stade de la conversation, réaction intéressée mais toujours assez rétive. OK tout le monde a accès à l’information, mais ce n’est pas forcément /la bonne/ personne (comprendre celle que l’on souhaiterait) qui va s’en emparer. Encore un outil de déstabilisation du politique au profit d’agitateurs qui vont nous imposer un débat là où notre agenda ne le prévoyait pas …

Effectivement, si nous reprenons notre exemple des tonnes de déchets collectés par quartier, on peut imaginer qu’un blogueur mette en forme une carte de la collecte, puis la commente « tiens les quartiers Nord trient deux fois moins que le centre (ou l’inverse) » … et impose un débat sur la place publique : faut-il plus de pédagogie ? faut-il plus de moyens de collecte ? Zut, et nous qui souhaitions polariser le débat public sur l’aide sociale …

La résistance n’est jamais méprisable. Elle témoigne des usages actuels et de leur richesse passée et présente. Loin d’essayer de convaincre, j’acquitte cette « perte » de contrôle – que d’aucun pourrait qualifier de démocratisation – en mettant en avant l’intérêt que je perçois : créer les bases d’un dialogue public (enfin) objectif.

3 réponses à « Open Data et agenda politique »

  1. Intéressant!
    Vive la data-driven, collective intelligence, wiki-democracy 😉

    je suis tombé ce matin sur un article dans la même veine sur l’utilisation des réseaux sociaux par le gouvernement du Massachusetts.

    http://technology.blog.state.ma.us/blog/2010/06/the-why-of-social-media.html

    1. « OK tout le monde a accès à l’information »

      Hum….
      *qui travaille depuis une semaine sur la récupération de simples données associatives locales

      :))

  2. […] Open Data et agenda politique « L’informatique Conviviale » […]

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